2- Physiopathologie
Plusieurs facteurs vont contribuer à l'atteinte du pied diabétique (4) :
La neuropathie périphérique par une perte de la sensibilité expose le diabétique aux traumatismes et aux brulures. Deux mécanismes sont impliqués dans le développement de la neuropathie : Lésions vasculaires par une micro angiopathie touchant les vaisseaux neuronaux et les modifications métaboliques.
L’hyperglycémie chronique provoque une déviation du métabolisme des glucides
Vers la voie des polyols avec une production excessive de sorbitol et une déplétion en myoinositol nécessaire à la mobilisation du nerf, d’où les polynévrites, les mono et multinévrites et la neuropathie végétative(5). La polynévrite chronique des membres inférieurs associe des douleurs neuropathiques avec un cortège de signes cliniques : Anxiété, dépression, troubles du sommeil, brûlures, douleurs, paresthésies, fourmillement, décharge électrique, picotements.
La sécheresse cutanée consécutive à une atteinte du système nerveux autonome qui empêche une régulation appropriée de la transpiration au niveau des pieds.
La peau peut présenter des craquelures et fissures susceptibles de s’agrandir rapidement et dont la cicatrisation est difficile à obtenir. Les callosités témoignent d'une hyperpression exercée sur la peau et doivent toujours être traitées par un podologue dans la mesure du possible. Elles finissent par s'ulcérer donnant naissance à un ulcère du pied diabétique (UPD) ou mal perforant plantaire (MPP) (6). Voir figure jointe.
L’angiopathie : Le réseau micro vasculaire du pied est souvent altéré, de plus toute lésion athéromateuse, de l’aorte aux artères du pied se traduit par une ischémie distale aboutissant à la nécrose.
Les déformations du pied : Qu'elles soient constitutionnelles, acquises ou secondaires à la neuropathie, elles entrainent des modifications aux zones d’appui favorisant l’ischémie, les troubles trophiques, des poches liquidiennes qui se surinfectent et s’ouvrent à la peau ; c’est le mal perforant plantaire.
Les infections : Favorisées par la mauvaise hygiène, la macération et les infections mycosiques, elles peuvent être graves sur un pied ischémique aboutissant à une gangrène humide.
L’amyotrophie et l’arthropathie diabétiques entrainent une déformation du pied avec un affaissement de la voute appelé "Pied de CHARCOT", qui a pour conséquence une modification des points de pression au niveau de la plante et l’ischémie.
Figure 1 : Mécanisme du Mal Perforant Plantaire(7)